Abandon du projet d'aéroport : St-Aignan de Grand Lieu se mobilise

26 janvier 2018 à 5h30 par Dolorès CHARLES

Reportage dans la commune de St-Aignan survolée du matin au soir par les avions de Nantes-Atlantique.

HIT WEST
Crédit : Crédit photo, compte twitter PMEdouardPhilippe

Elles n’ont qu’un mot à la bouche « compensation ». Région Pays de la Loire, Département de Loire-Atlantique, Ville de Nantes et bien d’autres. De nombreuses collectivités locales attendent des engagements forts de l’Etat après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Engagements ou compensations, qu’elles exposeront à la ministre des Transports Elisabeth Borne, attendue demain à Nantes.

A Saint-Aignan de Grand lieu, commune située en bout de piste de l’aéroport actuel, les habitants survolés par les avions du matin au soir, sont forcément déçus. Ils prévoient une action symbolique pour la venue de la ministre. Les habitants de Saint-Aignan avaient voté à 71% pour la fermeture de Nantes-Atlantique, lors de la consultation de Juin 2016.

Reportage sur place de Mathieu Lopinot.

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Ce samedi matin, lors de la manifestation organisée par des "Ailes pour l'Ouest", les riverains prévoient une surprise pour la ministre des transports. Ecoutez Joël Sauvaget de la Coceta, le Collectif des citoyens engagés pour le transfert de Nantes Atlantique, avec Mathieu Lopint.

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En attendant la ministre Elisabeth Borne, la Préfète de Région Nicole Klein se rendra ce matin à 11H à Notre-Dame-des-Landes pour vérifier le déblayage de la RD 281. Une route qu’il faudra rénover avant de rouvrir à la circulation. L’Etat assumera le coût des travaux de remise en état. Au minimum 600 000 euros. Une Préfète qui demande aux médias de ne pas venir sur la ZAD au cours de sa visite, pour "faciliter les échanges avec les occupants et permettre un climat apaisé".

Les décideurs ligériens en appellent aussi à l'Etat

"Après l’abandon de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, les chefs d’entreprises ligériens appellent l’Etat à s’engager pour le désenclavement et l’attractivité du Grand Ouest. Réunis au Conseil régional autour de Christelle Morançais, les chambres consulaires et les organisations patronales des Pays de la Loire déplorent l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, projet du désenclavement du Grand Ouest et de son rayonnement international.

Néanmoins, les forces économiques des Pays de la Loire appellent à trouver, dès à présent, les meilleures solutions possibles aux problématiques auxquelles répondait Notre-Dame-des-Landes. Elles demandent à l’Etat de s’engager fermement sur les projets indispensables pour désenclaver le Grand Ouest. Surtout, elles attendent un engagement fort de l’Etat en faveur de l’attractivité du Grand Ouest.

1. Les entreprises demandent à l’Etat de s’engager rapidement et fermement sur trois projets de mobilité prioritaires pour désenclaver le Grand Ouest

Premier impératif : Nantes Atlantique doit devenir l’aéroport pour le Grand Ouest. Dès lors, les forces économiques demandent un engagement de l’Etat sur :
o Un agrandissement de Nantes Atlantique (piste et aérogare), et non un simple aménagement. Cet engagement doit prévoir une méthode exemplaire et efficace, des délais raisonnables et des modes de financements assurés ;
o Un nouveau franchissement de la Loire, pour faire face à la saturation du Pont de Cheviré ;
o L’extension du tramway jusque Nantes-Atlantique.

Deuxième impératif : garantir l’accessibilité ferroviaire des Pays de la Loire et du Grand Ouest :
o Il faut d’une part accélérer le projet de modernisation de la liaison ferroviaire Paris-Nantes, via Angers – obtenir un aboutissement du chantier avant 2030 – et étendre le périmètre de l’étude en cours à la Virgule de Sablé.
o Il faut d’autre part relancer réellement et rapidement le chantier du Barreau de l’interconnexion Sud TGV, un projet commun au Grand Ouest : Bretagne, Pays de la Loire et Aquitaine. L’Interconnexion Sud TGV, c’est la garantie d’une fluidification du trafic à Montparnasse mais également de meilleures liaisons vers Roissy et Orly.

2. Les forces économiques ligériennes appellent l’Etat à soutenir l’attractivité du Grand Ouest

Les renoncements de l’Etat sur les grands chantiers et projets, qui mettent en péril l’attractivité de notre territoire, doivent cesser.
Les Pays de la Loire et le Grand Ouest sont particulièrement impactés par les renoncements de l’Etat : projet portuaire Donges-Est ; projet d'autoroute A831 entre Fontenay-le-Comte et Rochefort et maintenant Notre-Dame-des-Landes.
Si les renoncements budgétaires se multiplient et que l’ensemble des régions s’inquiète de l’impact de l’abandon de Notre-Dame-des-Landes pour l’avenir des infrastructures en France, les Pays de la Loire semblent particulièrement en passe de devenir une zone blanche, oubliée des pouvoirs publics. Cela remet en cause le premier rôle de l’Etat – garantir les infrastructures – tout en nuisant à l’image et à l’attractivité du Grand Ouest. Nous attendons un réinvestissement dans la dynamisation du territoire.
L’avenir du Grand Port Maritime de Nantes Saint Nazaire, clé de la façade maritime atlantique, doit être assuré. Nous attendons des engagements de l’Etat, financiers et politiques, notamment le contournement ferroviaire de la raffinerie de Donges.
Par ailleurs, les forces économiques ligériennes appellent l’Etat à ne pas abandonner la centrale de Cordemais : avec son projet vertueux de co-combustion avec de la biomasse, elle a vocation à être un espace participant à l’expérimentation énergétique, dans une région tournée vers la transition écologique. "