Abandon NDDL, réactions plus mesurées dans le Maine-et-Loire

18 janvier 2018 à 9h53 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Christohe Bechu

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Après des années de doutes et de tergiversations, le projet a bel et bien été enterré hier par le Président Macron, et son Premier ministre Edouard Philippe. Une décision "exceptionnelle" pour un projet qui a créé trop de divisions... Place au plan B : la modernisation de la plateforme actuelle Nantes Atlantique, avec le développement de l’aéroport Rennes Saint Jacques, et l’amélioration de la desserte de l’Ouest (TGV, accès aux aéroports parisiens). Depuis hier, les pro-aéroports dénoncent un « déni de démocratie », un « renoncement et un abandon du grand Ouest. » Le GVT demande aux Zadistes de quitter le terrain au printemps. Pas question pour certains.

Ce matin, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb incite les zadistes à libérer les accès routiers (la route des Chicanes) dès la semaine prochaine. Il veut privilégier la discussion et non employer la force.

Les diverses réactions en Loire-Atlantique

A la Région, la présidente Christelle Morançais se dit « indignée et en colère ». Le Groupe des Républicains dénonce un « enterrement de seconde classe de l’Ouest et de la démocratie. » Pour Christophe Clergeau (PS, conseiller régional), « c’est une trahison du Président et une décision à courte vue. »

La maire de Nantes (PS) Johanna Rolland parle de « trahison » mais promet que Nantes relèvera le défi. L’élue demande un RDV au Président et annonce la réunion dès samedi d’une conférence des acteurs économiques et de l’enseignement supérieur / recherche, pour préparer l’avenir. Le maire PS de St Nazaire David Samzun parle de « coup dur pour le grand Ouest. Et le signal que désormais en France, on peut bloquer par la force une infrastructure décidée démocratiquement. »

Les élus PS et PC de Bouguenais « se disent consternés, mais ils prennent acte de cette décision de l’Etat qui ne tient pas compte de l’augmentation programmée des nuisances subies par les habitants ».

Le Sénateur de Loire-Atlantique Yannick Vaugrenard (PS) : cette décision est « une aberration politique, démocratique et juridique. » « Une mauvaise décision aux mauvaises conséquences » pour le Président du Département de Loire-Atlantique Philippe Grosvalet, qui préside aussi le SMA, le syndicat qui regroupait les collectivités favorables au projet.

La député LREM Sarah El-Hairy de Loire-Atlantique salue » le retour de l’action politique, après plusieurs décennies de dérobades… l’option choisie est celle de la raison qui permet de répondre à l’augmentation du nombre de passagers, et à la maîtrise des coûts financiers et écologiques. »

Enfin, les décideurs économiques ont aussi réagi, c’est un gâchis pour la CCI Nantes St-Nazaire qui redoute « des conséquences néfastes sur les plans de l’attractivité et de l’emploi avec des reports voire des annulations d’investissements d’entreprises sur le territoire. »

Réactions aussi dans le Maine-et-Loire et en Mayenne

A Angers, le maire Christophe Béchu est un proche d’Edouard Philippe. Pour l’élu, « il était temps qu’une décision soit prise, et il est temps aussi de donner au grand Ouest les moyens aéroportuaires de son développement en renforçant Nantes-Atlantique et /ou en misant sur la complémentarité avec les aéroports de St Jaques à Rennes et Marcé à Angers ! »

Le président du Département de Maine-et-Loire Christian Gillet dit simplement « regretter cette décision, et note que l’agrandissement de Nantes Atlantique n’est pas à la hauteur des enjeux. »

« Le seul motif de satisfaction de cette annonce est, qu’enfin, un Gouvernement décide », mais pour le Président du Département de Mayenne, Olivier Richefou, » cette annonce c’est la négation du droit et des décisions de justice. »
Pour Yannick Favennec, député du nord Mayenne (UDI), c’est un "véritable scandale d’État".

A Laval, le maire centriste (UDI) François Zocchetto, « demande à ce que l’Etat engage des mesures compensatoires comme le développement des infrastructures ferroviaires et routières et un soutien aux projets d'un nouvel échangeur autoroutier sur l'A81 à Laval et à la création de la plateforme ferroviaire de St Berthevin. »