Jour J pour Christelle Morançais, qui doit succéder à Bruno Retailleau

19 octobre 2017 à 6h23 par Dolorès CHARLES

Sans surprise, la sarthoise devrait être élue ce matin à la tête du Conseil Régional. Interpellée par l'opposition, elle lui répond.

HIT WEST
Crédit : Dolorès Charles

Sans surprise, la sarthoise Christelle Morançais devrait être élue ce matin à la tête du Conseil Régional des Pays de la Loire, succédant à Bruno Retailleau. Touché par le cumul des mandats, le vendéen a choisi de conserver son poste de sénateur. Au cœur de la séance régionale également, le budget 2018 !

L’assemblée régionale se réunira en séance plénière, aujourd'hui et demain à l’Hôtel de Région, à Nantes. 

Au programme de ces deux jours :
- Le renouvellement de l’exécutif, l’élection de la nouvelle présidence
- Le débat d’orientations budgétaires 2018
- La décision modificative n°2

La future présidente a déjà répondu à l’opposition (PS) qui a publié un document dénonçant le bilan du prédécesseur en termes d’emploi, de travaux ou de ruralité. Un document intitulé « 20 mois perdus pour les Pays de la Loire).

Christelle Morançais répond au groupe Socialiste, Ecologiste, Radical et Républicain

"Avant même l’élection à la présidence du Conseil régional à laquelle je serai candidate demain, l’opposition de gauche a tenu à m’adresser un certain nombre de messages par voie de presse. Je tiens à lui répondre sans tarder.
La gauche me demande notamment de faire preuve d’ouverture. A ce sujet, mon attitude sera très simple. Si la gauche régionale continue comme elle le fait depuis deux ans à faire preuve d’outrance, à manipuler les chiffres et à s’enfermer dans une opposition stérile, je ne lui passerai rien.

Or, les commentaires de l’opposition sur le budget du Conseil régional et le bilan de Bruno Retailleau sont un véritable festival de chiffres tronqués et de fausses affirmations. Non, le budget voté en décembre dernier n’est pas consommé seulement à hauteur de 25%. C’est plus de la moitié du budget 2017 qui a d’ores et déjà été affecté, et près de 90% le sera en novembre prochain, à l’issue de la prochaine commission permanente. Non, les 35 millions d’euros de recettes supplémentaires ne nous permettent pas d’assouplir la trajectoire financière que nous nous sommes donnée. En effet, celle-ci prévoit déjà un haut niveau d’investissement alors même que les perspectives financières pour 2018 sont préoccupantes du fait des décisions du gouvernement.

Pour exemple, la seule suppression du fonds de dotation, qui devait permettre aux régions d’absorber une part des leurs nouvelles compétences économiques, va entrainer une baisse de 123 millions des recettes du Conseil régional d’ici à la fin du mandat. Je note d’ailleurs que lorsque ce fonds avait été annoncé par François Hollande, Christophe Clergeau nous avait sommé d’investir plus, avant même que nous ayons perçu la somme promise. A l’époque Bruno Retailleau avait jugé plus sage d’attendre que l’Etat passe de la parole aux actes. Bien lui en a pris ! Si nous avions suivi les cigales socialistes, nous n’aurions à ce jour que nos yeux pour pleurer ! Je précise enfin que la gauche nous reproche de baisser nos investissements, alors même qu’elle avait prévu et revendiqué de le faire de manière encore plus forte que nous si elle avait gagné les élections ! Une telle mauvaise foi laisse sans voix.

Que les choses soient donc claires : je suis fière du bilan de Bruno Retailleau et de toute notre majorité. A notre arrivée, nous avons trouvé un budget plombé par 2,2 milliards d’euros de restes à payer avec notamment 479 M€ de dette cachée et 80 millions d’euros de subventions non payées. Nous avons engagé le redressement de nos finances et mis en œuvre 90% de nos engagements pour relancer notre région affaiblie par douze ans de socialisme. Mais ces postures ont terni l’image de notre assemblée et nuit à la sérénité de nos débats.

Je renvoie donc la gauche régionale à ses responsabilités. Durant deux ans, Bruno Retailleau a été la cible continuelle d’une opposition brutale et pavlovienne. J’entends que cela change. Mon attitude à l’égard de l’opposition dépendra de l’attitude de l’opposition. Ni plus, ni moins."