Les olympiades : 52 métiers présentés à Saint-Brieuc

9 février 2018 à 7h06 par Alexandra BRUNOIS

C'est parti pour les Olympiades des métiers à Saint-Brieuc... Plus de 200 jeunes bretons tentent de décrocher leur billet pour la finale nationale, dans 52 métiers différents, de l'électricité à la peinture automobile, de la boulangerie à l'horlogerie. Reportage sur place de Yann Launay

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Sophie a 17 ans, elle est en terminale bac pro production horticole, la voilà en plein épreuve de bouturage, sous le regard de Joël Anglars, responsable adjoint des serres de la ville de Brest et membre du jury...

Écouter le podcast
Joël Anglars : "Je participe depuis près de 20 ans aux Olympiades des métiers, c'est un endroit où l'on peut croiser des jeunes qui sont contents d'être là. Qu'ils fassent de la tolerie, de la mécanique, de la coiffure ou de l'horticulture, ils sont là parce qu'ils ont voulu être là. Aujourd'hui on ne peut pas nous dire que les jeunes ne veulent rien faire de leurs mains. On peut montrer aux gens ce que les jeunes sont capables de faire, et à quel point ils sont heureux de faire leur métier."


Les Olympiades ont aussi pour objectif de faire naître des vocations, en présentant des aspects concrets de chaque métier. L'occasion par exemple d'observer Thomas assembler les engrenages d'une montre, avec sa loupe et sa pince de précision. Il participe au concours d'horlogerie avec plusieurs autres élèves du lycée professionnel Jean Jaurès, de Rennes :

Écouter le podcast
"J'ai un parcours particulier : j'ai un bac Ssi (bac S option sciences de l'ingénieur), et je me suis réorienté, je suis reparti en CAP. Je n'avais pas vraiment envie d'aller en prépa, pour devenir ingénieur et après être devant un pc toute la journée. Et comme j'étais déjà dans une formation où on voyait beaucoup la mécanique, la micro-mécanique, je me suis dit pourquoi ne pas allier la mécanique et le côté artistique que j'aime beaucoup, d'où cette réorientation."


Les Olympiades sont un concours d'excellence : les jurés sont exigeants, et les concurrents travaillent face au public. Pas de quoi effrayer Marie-Amélie, 19 ans, en formation de boulangerie au CFA de Vannes. Concentrée sur son pétrin, elle prépare la pâte de ses baguettes tradition, sous le regard affûté de Sylvain Herviaux, Meilleur Ouvrier de France...

Écouter le podcast
Sylvain Herviaux : "Les concurrents ont des baguettes à façonner, une forme classique à maîtriser, et derrière ils ont des formes un peu novatrices, avec des pièces qui deviennent quasiment de petits chefs-d'oeuvre : elles ont une particularité, une âme, et c'est ce que l'on veut en concours."

Les 45èmes Olympiades des métiers Bretagne, c'est jusqu'à samedi après-midi au parc des expos de Saint-Brieuc, c'est gratuit et ouvert au public. La finale nationale des Olympiades, ce sera fin novembre, à Caen.

Hasard du calendrier : les Olympiades des métiers se tiennent au moment où le gouvernement présente sa réforme de l'apprentissage. Alors que jusqu'à maintenant, ce sont les régions qui pilotaient l'apprentissage, le gouvernement pourrait décider ce vendredi de confier les rennes aux branches professionnelles, aux organisations patronales. Pour le président de la Région Bretagne, une telle décision ne serait pas la bonne :

Écouter le podcast
"Je pense que c'est une erreur, non pas parce que la Région veut garder absolument les budgets, mais parce que la Région a un rôle d'assemblier. L'aprentissage répond à 3 objectifs : l'objectif de former nos jeunes, l'objectif de répondre aux besoins des entreprises, et l'objectif d'aménager nos territoires, et de réfléchir au positionnement des formations sur le territoire. La réforme semble dire que la Région n'est pas compétente pour faire cela et qu'elle n'a pas répondu correctement à sa mission."

Pour Loïg Chesnais-Girard, pour développer l'apprentissage, il faut combattre les préjugés et les idées reçues sur les métiers manuels, et faire évoluer les mentalités. ce qui constitue aussi un objectif des Olympiades des métiers...

Écouter le podcast
"Il faut qu'en France on soit fiers de nos industries, que l'on soit fiers de nos artisans. Nous avons de l'excellence, des jeunes qui ont unj savoir-faire, un savoir de la main, qui est extraordinaire et qui est indispensable si la France veut rester une région industrielle."

Un reportage de Yann LAUNAY