Manifs de soutien aux zadistes : vos réactions dans l'Ouest

9 avril 2018 à 15h53 par Katell LAGRE / Dolorès CHARLES

Plusieurs squats évacués (13) et démolis, et quelques (7) personnes arrêtées et placées en garde à vue, c'est le premier bilan de la première journée d'évacuation sur la ZAD de Notre Dame des Landes. L'opération a repris ce matin et de nouveaux heurts ont éclaté.

HIT WEST
Crédit : Alexis Bédu

L'opération des forces de l'ordre a repris ce matin à Notre-Dame-des-Landes. Les 2.500 gendarmes mobiles ont tenu leurs positions cette nuit. Leur mission : expulser les occupants illégaux de la ZAD (Zone à Défendre). Sept personnes ont été interpellées hier et placées en garde à vue, et 13 lieux évacués et détruits à coups de pelleteuse. Les opposants pourraient compter sur de nouveaux renforts ce matin (nouveaux heurts, jets de projectifs et grenades). La situation est très tendue.

Dans l'Ouest, mais aussi à Paris, des rassemblements de soutien ont eu lieu hier soir. A Nantes, les quelques 2500 manifestants selon notre reporter sur place ALéxis Bédu étaient particulièrement remontés face notamment à la destruction de la Ferme des 100 noms, qui proposait un projet agricole.

Leurs réactions, au micro d'Aléxis Bédu.

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L'expulsion forcée à la ferme des 100 Noms pourrait bien marquer un tournant dans la prise de position de l'ACIPA, qui s'était éloignée des zadistes jugés trop radicaux.

Des manifestations ont aussi eu lieu hier soir à Cholet (7), La Roche sur Yon (80), Angers et St Nazaire (une centaine de personnes). En Bretagne, les soutiens aux zadistes étaient notamment 400 à Rennes, près de 200 à Quimper, 150 à Brest et Redon, 80 à Saint-Brieuc et Guingamp, une soixantaine à Morlaix, 45 à Vannes. A Rennes, des heurts entre forces de l’ordre et manifestants sont à déplorer, les voies de la gare ont notamment été envahies par une partie du cortège.

Yann Launay

Parmi les manifestants rencontrés par Yann Launay, il y avait Simon et Marc, qui estiment que les expulsions se font sans discernement, et en diabolisant l'ensemble des zadistes.

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"Il y avait des éléments très radicaux, mais il y en avait aussi beaucoup d'autres  très pacifiques, enracinés, engagés sur le terrain, qui n'étaient pas là pour casser du gendarme, mais qui étaient là vraiment pour travailler, pour s'installer dans la durée, c'est dommage pour eux. Ils évacuent tout le monde, en fait, qu'il y ait des projets engagés avec la préfecture ou pas. C'est une bonne manière aussi de détourner l'attention de la grève des cheminots et de la sélection à la faculté, c'est une bataille de l'image du gouvernement."

Gendarmerie nationale

Patrick, militant Europe Ecologie, dénonce une opération prématurée et qui ne cible pas, selon lui, les seuls zadistes sans projet d'installation, preuve en est pour Patrick la destruction des bâtiments de ferme au lieu dit les "100 noms".

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"Le 100 noms, c'était des gens qui faisaient de l'agriculture, des projets collectifs depuis plusieurs années, qui essayaient de constituer une coopérative. Ce n'est pas en deux/ trois mois que l'on met en place une coopérative, et puis il faut discuter avec les gens pour que cela se mette en place. On ne leur a pas laisser le temps, et ça c'est scandaleux."

Stéphanie juge mensongère la justification officielle des expulsions par le "tri" entre zadistes prêts à légaliser leur situation et zadistes réfractaires au dialogue :

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"C'est très difficile de trier qu'est-ce qu'un bon zadiste, qu'est-ce qu'un mauvais zadiste, qui a le droit de rester, qui n'a pas le droit de rester. C 'est complètement bidon : ils veulent raser la zad, anéantir ce mouvement qui est un peu à l'encontre de la "Start up nation", c'est un projet où l'on essaye de faire une autre agriculture, d'autres visions de la société, et ce n'est pas forcément en accord avec les projets du gouvernement... Je pense que ce week-end je serai sur la zad. Il y a un appel dimanche à reconstruire, et je vais y aller. Je suis allée sur place pendant l'opération César, en plus j'y suis allée avec mon enfant qui était très jeune à l'époque, sans savoir à quoi m'attendre.. donc cela ne me fait pas peur. J'irai sans les enfants, mais j'irai quand même."

Comme Stéphanie, plusieurs manifestants se disaient décidés à prendre la route de la zad, ce week-end, pour aider à reconstruire les bâtiments détruits. 

Yann Launay

Hier, un gendarme a été légèrement blessé à l'oeil, au début de l'intervention. Selon les zadistes il y aurait six blessés dans leurs rangs.

En Live lundi soir à Nantes ...

Environ 80 manifestations de soutien aux zadistes étaient organisées partout en France contre ces expulsions... à Rennes, Saint-Brieuc, St-Nazaire, Angers, Lorient, Auray et évidemment à Nantes où il y avait déjà beaucoup de monde à 18h. Alexis Bédu.

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