Tir mortel au Breil : le policier en garde à vue

5 juillet 2018 à 4h05 par Katell LAGRE / Dolorès CHARLES

L'enquête se poursuit après la mort d'un jeune homme de 22 ans mardi soir dans le quartier du Breil à Nantes.

HIT WEST
Crédit : Cécile Dauguet

Le policier qui a tiré sur le jeune homme de 22 ans mardi soir à Nantes a été placé en garde à vue cette après-midi pour "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé la mort sans intention de la donner".
C’est ce que précise dans un communiqué de presse Pierre Sennès, le procureur de la République.

Une marche blanche est organisée ce soir dans le quartier du Breil en hommage à la victime dont les proches appellent à nouveau au calme ce soir.

De nouvelles violences ont eu lieu la nuit dernière. Dans le quartier du Breil, là où le contrôle de police a « dérapé », les forces de l’ordre ont été la cible d’insultes et de jets de projectiles. Ils ont répondu avec du gaz lacrymogène. Des incendies ont eu lieu et les dégâts sont importants… La Maison de quartier des Haubans semble en partie détruite… et des véhicules ont brûlé à Malakoff. Un bâtiment incendié aussi aux Dervallières, ainsi que des voitures à Bellevue et à Château Rezé. Cinq personnes ont été interpellées, pour un tir de 22 long rifle sur un policier.

Double enquête en cours à la SRPJ et à l'IGPN

Hier soir, le Procureur de Nantes Pierre Sennès, promettait une enquête approfondie. Il a saisi l’IGPN, l'Inspection générale de la police nationale, en lui donnant deux objectifs.

Écouter le podcast

Le procureur de Nantes au micro d’Alexis Bédu. La Police Judiciaire a entendu les CRS et lancé un appel à témoins. Toute personne susceptible d'apporter des informations doit appeler le 02 99 79 87 87.

Mandat d'arrêt en cours

J’ajoute que la victime Aboubakar (Fofana) faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, pour « vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs ». Pour Unité SGP Police, « c'est son passé de délinquant et de criminel, et son comportement, qui a provoqué une réaction légitime du collègue ».

Pierre Sennès a rappelé les circonstances du drame :

Six CRS en patrouille contrôlent le jeune homme au volant de sa voiture. Il donne une fausse identité, les policiers lui demandent alors de les suivre au commissariat. Le jeune recherché pour d’autres faits de délinquance fait marche arrière, à vive allure. C'est là qu'un des CRS, positionné à sa hauteur côté passager, tire... Une balle qui ira se loger dans le cou du conducteur.