Parc éolien au large de Saint-Gilles et des Sables : les élus vendéens toujours sans réponse de l'Etat

6 mai 2024 à 13h26 - Modifié : 6 mai 2024 à 13h40 par Hélène HAMON

Des éoliennes en mer au large de Saint-Nazaire

L'Association Vendéenne des Elus du Littoral (AVEL) ne décolère pas contre l'État. Début mars, celui-ci a dévoilé un document montrant les zones propices au développement de l'éolien en mer dans notre pays. Il préconise de créer un parc éolien à une quinzaine de kilomètres des côtes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables-d’Olonne d’ici dix ans. Les élus n'en veulent pas, et le font savoir.

On pourrait la surnommer "La carte de la discorde". Début mars, l’État dévoilait aux élus du littoral vendéen une cartographie montrant les zones propices au développement de l'éolien en mer, alors qu'un premier parc éolien est en construction au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier. Parmi les hypothèses défendues sur cette carte, la création d’un deuxième parc éolien à une quinzaine de kilomètres de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables-d’Olonne d’ici dix ans. La carte en question n'a pas manqué de faire bondir les élus locaux, tant sur le fond que sur la forme, qui proposent une autre solution loin des côtes, un parc flottant ou posé, qui n’impacterait pas les pêcheurs.

"Le gouvernement nous dit qu'on n'a pas la technologie pour faire du flottant avant 2050"

Pour l’heure, c’est silence radio du côté de l’Etat, pour le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, François Blanchet. " L'État nous répond qu'il réfléchit. La représentante de l'État qui était à la réunion des élus du littoral n'a pas apporté de réponse concrète, sauf à dire que l'État avait entendu les élus et qu'il réfléchissait et qu'on n'aurait pas d'éoliennes à quinze kilomètres du littoral. Nous avons fait avec les élus du littoral une visite en Écosse et on se rend compte que ce qui est possible là-bas ne l'est pas chez nous, c'est très étonnant. Le gouvernement nous dit qu'on n'a pas la technologie pour faire du flottant avant 2050. L'Ecosse va faire du flottant à partir de 2032 sur 17 gigawatts, ce qui correspond à 34 parcs de Noirmoutier ou de Saint-Nazaire. On a un peu l'impression que l'État veut nous redonner ce qu'il a en magasin et c'est juste une question de volonté politique."

François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Des parcs oui, mais flottants ou loin des côtes

Les élus ne se découragent pas pour autant. Bien au contraire, ils ont décidé de se réunir pour proposer une solution alternative. "Nous ne sommes pas contre l'éolien en mer, affirme François Blanchet. On l'a déjà dit plusieurs fois, nous sommes prêts à accepter de nouveaux parcs au large de chez nous... mais ce sera du flottant ou du posé loin des côtes, hors des zones de pêche et qui favorisent une filière industrielle locale. Au final, tout le monde est contre le projet. Même les députés de la majorité ont fait savoir que la méthode était détestable. Le gouvernement s'est mis tout le monde à dos et il va falloir récupérer le coup".

François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

"Si on a des éoliennes dans cette zone, ça met un coup d'arrêt à la pêche vendéenne."

"Rattraper le coup", comme le dit François Blanchet, c'est aussi rassurer les pêcheurs dont l'avenir est menacé selon l'édile. Ici en Vendée, "on a une pêche plutôt artisanale, avec beaucoup de pêcheurs qui partent à la journée et qui ne vont pas forcément très loin. Et la zone (propice à l'écolien) est en plein dans la zone de pêche et elle est également en partie dans une zone Natura 2000... On se bat pour nos ports de pêche, pour les quotas, on se bat pour la fin des arrêts temporaires, que nos marins pêcheurs aillent pêcher et qu'on continue demain à manger du poisson qui soit pêché au large de nos côtes. Très clairement, si on a des éoliennes dans cette zone là, ça met un coup d'arrêt à la pêche vendéenne. Je ne vois pas comment le gouvernement peut annoncer ces zones d'étude sans en avoir parlé à personne."

François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

L'État devra se prononcer sur ce dossier avant le 26 septembre. En attendant, les élus du littoral vendéen l'assurent : la mobilisation se poursuivra.